Le Musée de la Chasse et de la Nature un lieu hors du temps

Le singulier Musée de la Chasse et de la Nature, niché dans le 3e arrondissement, est un musée privé certifié par le Ministère de la Culture. Il regroupe une vaste collection d’œuvres d’art allant de l’Antiquité à nos jours, autour du thème de la chasse, mais également de la nature.

Une atmosphère incomparable

Inauguré par Malraux le 21 février 1967 dans l’hôtel de Guénégaud (Monument historique du XVIIe siècle de François Mansart) les œuvres d’art sont disposées dans un intérieur fastueux en regard avec des animaux naturalisés. En 2007, l' Hôtel de Guénégaud est réuni avec son voisin, datant du XVIIIe siècle. Totalement dans leur jus, les deux hôtels sont comme suspendus hors du temps. On a vraiment l’impression de traverser une demeure nobiliaire de la fin de l’Ancien Régime avec ses tapisseries, ses sculptures, ses très nombreux tableaux représentant des portraits de chasseurs, de chiens de chasse, scènes de chasses et des natures mortes aux gibiers (dont un petit Chardin).

Je m’attendais à un musée glauque, mais il est surtout surprenant. Le lieu est magnifique et même si je ne suis pas spécialement fan de la décoration, je reconnais que les œuvres et mobiliers sont de qualité. La scénographie fait même régulièrement preuve d’humour. Le calme qui règne dans ces lieux est également propice à la réflexion sur nos changements de mode de vie.

Pour vous faire une idée sur ce musée, vous pouvez en faire une petite visite virtuelle.

Un témoignage sur la chasse à travers le temps

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le Musée de la Chasse et de la Nature ne fait pas l’apologie de la chasse mais propose une déambulation à travers les œuvres de toutes les époques ayant trait à ce que l’on considéra pendant très longtemps comme un sport noble.

Comme vous vous en doutez, il y a de nombreux animaux naturalisés, des trophées et une étonnante salle où sont exposés des fusils de chasse anciens, très travaillés. Ils peuvent être sertis de nacre, incrustés d’or et d’argent et sont disposés à la manière d’éventails dans de grandes vitrines. Dans la même salle, les lustres sont composés de ramures de cerfs.

L’autre salle, particulièrement impressionnante, est la salle des trophées, ou ancienne salle de l’Afrique, où sont regroupés une grand nombre d’animaux naturalisés sous un plafond peint représentant des masques, entre autres. Cette salle peut sembler anachronique aujourd’hui, mais il faut la replacer dans son contexte de création où de nombreux clichés sur le continent africain circulaient.

Le cabinet de la licorne vaut également le détour avec sa scénographie de petit cabinet de curiosité. Son plafond couvert de trophées, et ses petites vitrines.

Dans les autres salles du musée, l’on peut trouver de l’équipement pour les chevaux, des bonnets pour les oiseaux de proie, une collection d’œufs, etc.

J’ai mis un peu de temps avant de me décider à franchir la porte du Musée de la Chasse et de la Nature. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre, mais j’avais un peu peur de me retrouver cernée par les animaux naturalisés. S’il y en a effectivement, cela reste visuellement acceptable et pas oppressant. Après, les amis des animaux risquent de ne pas particulièrement apprécier le lieu. Pour l’avoir parcouru alors qu’il était presque vide, je dois dire que j’ai ressenti un certain poids historique dans le lieu, ce n’était pas angoissant, mais autre chose, comme une petite mélancolie. En tout cas, le Musée de la Chasse et de la Nature est assurément l’un des musées les plus surprenants de Paris.

Visuels : (C) Sandra B. sauf visuel de couverture