Trobo les robots de la nouvelle exposition permanente de la Cité des Sciences et de l’Industrie

Ils sont parmi nous !!! Je parle bien entendu des robots ! S’ils peuplent la science-fiction et font régulièrement les gros titres de la presse, ils n’en demeurent pas moins méconnus et fascinants. De nombreuses idées reçues circulent sur leur compte, parfois teintées d’inquiétudes, mais où se situe actuellement l’état de la recherche ? Cette nouvelle exposition permanente de la Cité des Sciences est là pour vous éclairer. 

Un rêve devenu réalité ? 

Que sont les robots si ce n’est les héritiers des golems et autres automates des temps anciens. De tous temps, les hommes ont rêvé, voire cauchemardé de pouvoir créer des humanoïdes obéissants et corvéables. Le magicien d’Oz, Metropolis, et une bonne partie de la production actuelle de science-fiction abordent le thème de l’être artificiel et de ses relations avec les humains. 

Aujourd’hui, les robots sont déjà parmi nous, sous des formes multiples et souvent, sans que nous nous en apercevions. Ils sont dans les usines de l’industrie lourde, dans les entrepôts pour la gestion des stocks et l’acheminement de marchandises, ils sont dans l’armée avec les recherches sur les drones et les véhicules autonomes, mais aussi, de manière plus immatérielle, sur internet dans nos moteurs de recherches. 

La notion même de robot est parfois vague dans l’imaginaire collectif, mais il s’agit d’une machine, conçue et programmée pour accomplir une ou des missions dans un périmètre précis. 

Des robots et des hommes 

Dès lors que les robots sont de plus en plus présents dans notre espace, que ce soit au travail, à l’école, dans la rue ou à la maison, il faut réfléchir à nos relations avec ces machines. Quel est leur degré d’autonomie (au sens de la réalisation des tâches et de la prise d’initiatives) ? De qui la responsabilité est-elle engagée ? Du robot qui fait l’action, de l’humain qui lui a demandé l’action ou du concepteur qui a programmé le robot ? 

Bien que la robotique n’en soit qu’à ses débuts, de nombreuses questions sociales et sociétales se posent. La robotisation, tout comme l’informatisation il y a quelques décennies, va modifier le monde du travail en profondeur. certains métiers vont disparaître alors que d’autres vont émerger. Il faudra penser les lois et les usages des machines. Il ne faut également pas confondre robots autonomes dans leurs tâches et machines télécommandées (parfois de très loin) par un humain. Une autre question est de savoir jusqu’où nous nous reposerons sur les robots à l’avenir. 

Il y a un autre aspect à prendre en compte, les robots physiques ont souvent une apparence humanoïde, mais même quand cela n’est pas le cas, l’on a tendance à y plaquer des comportements anthropologiques qui ne correspondent pas à la réalité du robot. Celui-ci est programmé pour une ou plusieurs tâche(s) et peut en apprendre de nouvelles dans certains cas. Ainsi, l’oeuvre Trobo, d’Aurélien Bory et de son équipe, deux gros robots industriels (1,6 tonne chacun) doivent reconstituer le mot “ROBOT” mais alternant entre coopération et chamaillerie, ils aboutissent à un tout autre résultat. Cette chorégraphie programmée laisse parfois penser que ces deux robots ont une personnalité, mais c’est une manifestation de leur programme qui les pousse à essayer différentes combinaisons. 

En outre, l’étude des robots nous renvoie à notre propre fonctionnement, que ce soit physiologique ou d’apprentissage, car chez les êtres vivants aussi,il y a des phases expérimentales dans les premiers jours/années de vie.  

L’avenir n’est pas écrit

Quoi qu’il en soit, la robotique n’en est qu’à ses débuts, il y a régulièrement des annonces sur les capacités de nouveaux robots (courir, sauter, se relever, danser, etc.). Les robots sont actuellement bien moins avancés que ce que l’on pourrait croire, mais de nombreuses pistes sont en cours de recherches. Dans les domaines de l’exploration en particulier, qu’elle soit spatiale, médicale, océanique ou encore dans le domaine des secours : incendie, usine accidentée etc. le recours à des robots perfectionnés permettrait non seulement de sécuriser les secours, mais également de répartir autrement la charge de travail. 

Si les robots fascinent autant qu’ils inquiètent, il ne faut pas oublier que, derrière la machine, il y a l’humain qui la crée et la programme.

Ainsi, sur un plateau de 900 m², au sein d’une scénographie aérée; cinq espaces se dessinent pour permettre aux petits et au grands de mieux appréhender la question de la robotique et les champs qu’elle recouvre. Entre histoire, technologie et attentes vis à vis des robots, la cinquantaine de modèles proposent une réflexion sur la robotique. Vers la fin de l’exposition si l’on peut dire, il est proposé au visiteur de répondre à un petit quiz pour savoir où il se situe par rapport aux robots, et son seuil d’acceptation. 

Grâce aux nombreux robots interactifs, il est possible de mieux comprendre le fonctionnement, les limites mais aussi la flexibilité de la robotique. Prévue pour cinq années, cette nouvelle exposition permanente s’inscrit dans l’actualité et permet de déconstruire les mythes et idées reçues sur la robotique et qui sait, susciter des vocations parmi le jeune public.