Tsutomu Nihei, adulé pour ses titres comme Blame! ou Knight of Sidonia, revient aux éditions Glénat avec sa nouvelle série au nom bien singulier Aposimz : la Planète des Marionnettes. L’on y retrouve de nombreux thèmes qui lui sont chers, ainsi que sa patte graphique inimitable. Je suis aux anges !!!

Il y a de cela 5000 ans, une terrible guerre a touché l’astre Aposimz. Les vaincus ont alors été exilés à la surface, à la merci de tous les dangers. Une civilisation de survivants s’est alors formée, divisée en plusieurs groupes qui s'opposent ou vivent en harmonie en fonction des crises et des ressources disponibles. Aujourd’hui, ce sont les habitants de la “poutrelle à la macle blanche” qui font une étrange rencontre qui pourrait bien bouleverser le monde. 

Un space opéra à la croisée des chemins

Tsutomu Nihei a toujours créé des mondes incroyables où organique et mécanique se mêlent, donnant une impression aussi oppressante que déshumanisée. Pourtant, cela fonctionne à merveille avec les personnages, que ce soit dans Blame ! ou dans Knight of Sidonia, et maintenant dans ce premier tome d’Aposimz. L’action semble se dérouler sur un astre artificiel très ancien. Il y a des vaisseaux qui pourraient bien être spatiaux ainsi que tout un tas d’indices sur une civilisation avancée, mais également délabrée. Les relations entre les communautés sont variables et largement compliquées par l'expansionnisme de l’empire de Revidor : un régime tyrannique. Le héros est un personnage étrange, il fait preuve de plus de sentiments que Killi mais s’avère moins niais que Nagato. S’il est distant, froid et déterminé, il semble tout de même ressentir des sentiments envers les autres personnes qu’il croise, tant qu’ils ne sont pas ses ennemis. Titiana semble très perspicace et, dans une certaine mesure, être la voix d’une certaine raison. Chacun à besoin de l’autre pour survivre et atteindre son but et c’est une relation de confiance qui se noue entre les deux êtres si différents.   

Des éléments biens connus des fans du mangaka

Dans ce titre, l’on retrouve de nombreux éléments des titres précédents du mangaka. Les particules de Heigs et l’amios sont héritées de Knights of Sidonia, tout comme les armures des marionnettes et les automates, les architectures et la répartition des communautés ainsi que le pouvoir central rappelle indubitablement Blame ! Le coup de crayon aussi est reconnaissable entre tous, que ce soit dans le dessin des personnages ou dans les architectures complexes et organiques. 

Au fil de ses œuvres, Nihei parvient à proposer des histoires de plus en plus denses et accessibles, les héros prennent peu à peu de l’épaisseur et gagnent en “humanité”. L’humanité elle même est en proie à des difficultés environnementales mais surtout internes. En effet, les humains sont confrontés à une épidémie de “marionnettisation” qui, comme son nom l’indique, transforme les corps et probablement les esprits. Ces automates aux grandes capacités ont un aspect très inquiétant tout de même. Il semble d’ailleurs exister plusieurs types de marionnettes, mais pour le moment rien n’est certain. 

Ainsi, Aposimz, de Tsutomu Nihei, démarre sur de bonnes bases en étant suffisamment compréhensible et dynamique pour intéresser les lecteurs nouveaux venus dans l’univers du maître, tout en reprenant des éléments biens connus des fans. Contrairement aux séries précédentes de l’auteur, l’on a, dès le début, beaucoup d’informations sur les lieux et la situation. C’est un peu déroutant, mais en même temps cela permet d'adhérer rapidement à l’intrigue. D’autant plus que, connaissant Tsutomu Nihei, il va réussir à nous proposer une histoire riche et originale avec moult rebondissements. 

Aposimz t1 : un condensé de Tsutomu Nihei

Aposimz la planète des marionnettes - Tome 1
Collection Seinen
Format : 130 mm x 180 mm
Faconnage : Souple
180 pages 
Nombre de tomes associés : 3 - série en cours au Japon 
Editeur Japonais : Kodansha
Paru en novembre 2018
EAN : 9782344028827
ISBN : 978-2-344-02882-7
Hachette: 4736072
Prix: 7.60 €

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