Ivan Cappiello, Alessandro Rak, Marino Guarnieri et Dario Sansone proposent avec Gatta Cenerentola, littéralement La chatte Cendrillon, un long métrage en compétition offrant une vision futuriste et futée du conte de Cendrillon. 

Une Cendrillon modernisée

Si l'histoire de Cendrillon est connue et adaptée un nombre incalculable de fois, cette version propose quelques idées bien senties, non seulement dans le contexte, mais également dans le déroulement de l'intrigue. Dans un futur pas si lointain, la ville de Naples, en proie à la corruption, est sur le point d'accueillir un projet révolutionnaire et visionnaire dont le fer de lance est le somptueux navire Megaride. Celui-ci à la particularité d'observer tout ce qui se passe à son bord et de réagir aux différentes situations avec des hologrammes. Alors que son richissime propriétaire vient d'épouser la sublime Angelica, celui-ci est assassiné, laissant une épouse éplorée et Mia, une petit fille de trois ans orpheline. 
Quinze ans plus tard, la ville est en décrépitude totale, tous les plans d'avenir sont tombés à l'eau, le Megaride n'est plus que l'ombre 
de lui-même et Angelica et ses six filles sont en lien avec toutes les familles mafieuses des environs. Mia, l'héritière légitime, est pour sa part reléguée au rôle de servante. Traumatisée, elle a perdu la  parole et vit entourée de chats. Mais voilà qu'à l'aube de son 18e anniversaire, les fantômes du passé sont sur le point de resurgir pour le pire et pour le meilleur. 

 Ainsi, à l'histoire traditionnelle déjà tragique se mêle une histoire de mafiosi tout ce qu'il y a de plus italienne. Puissant dans les classiques du genre, la jeune Cendrillon se retrouve prise dans des intérêts qui la dépassent et assiste impuissante aux méfaits les plus abjects et à la décrépitude de son héritage. 
 


De l'animation italienne bien sentie

Alessandra Rak et Dario Sansone étaient déjà venus au festival d'Annecy en 2014 avec The Art of Happiness. Aujourd'hui associés à Ivan Cappiello et à Marino Guarnieri, ils parviennent à proposer une histoire pleine de surprises et de bonnes idées à partir d'un classique connu de tous. Les personnages principaux que sont Premio, Angelica et le King explorent avec un certain manichéisme les différentes facettes psychologiques de l'envie, de la manipulation et des regrets. De leur confrontation naît un affrontement psychologique sombre et retors digne des grands classiques de films de gangsters. Cendrillon est assez effacée, mais l'apparition de ces deux hommes, ainsi que les souvenirs du navire la poussent à des réactions surprenantes.  
Si le scénario est très bien mené, l'animation, pour sa part, est en retrait malgré un parti-pris visuel très marqué et scintillant. Certains plans pêchent par défaut de finesse de finesse et les animations manquent parfois un peu de fluidité. La musique, qui tient un grand rôle dans l'intrigue, est en parfaite adéquation avec le film et son message. 

Pour conclure, ce Gatta Cenerentola est une belle surprise malgré quelques maladresses. Il n'est bien entendu pas conseillé aux enfants et cette version n'a rien à voir avec celle de Disney. Si vous avez l'occasion de le voir, vous passerez certainement un bon moment. 

Annecy 2018 : Gatta Cenerentola : une variation sur Cendrillon portée par un quatuor de talent qui signe le retour de l'Italie en animation Annecy 2018 : Gatta Cenerentola : une variation sur Cendrillon portée par un quatuor de talent qui signe le retour de l'Italie en animation
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