Coffee & Vanilla de Takara Akegami est la nouvelle licence shojo de la rentrée pour Soleil Manga. Un shojo plein de premières fois (comme d'habitude quoi) qui ne brille pas par son originalité.

Risa est une jeune étudiante dont l'éclatante beauté ne cesse de faire l'admiration de tous les jeunes mâles qui l'entourent. Aussi belle qu'inaccessible, Risa, insaisissable, est en fait une grande timide qui n'a jamais eu de relations, même amicales avec un représentant du sexe opposé. Ne sachant comment réagir, elle repousse donc toutes les propositions, même les plus honnêtes, de ses admirateurs. Mais voilà qu'un beau soir, alors qu'un jeune homme indélicat la pourchasse de ses assiduités, son chevalier blanc arrive à son secours !!!! Il sauve la jeune fille et l’emmène dîner dans un grand restaurant où, ivre, elle s’endort. Le lendemain matin, toute à sa confusion, elle se retrouve chez son beau sauveur, qui, en vrai gentleman, a pour sa part dormi sur le canapé. Rapidement, le chevalier blanc débute une cour intensive à la jeune fille qui ne sait comment résister (ni même si elle en a vraiment envie d'ailleurs).

Bon, je me moque un peu, mais ce résumé est l'exacte (et triste) vérité du premier tome de Coffee & Vanilla. Ce shojo représente absolument tout ce que je déteste dans la production actuelle de ce genre. Si Love Baka passe grâce à une certaine originalité et une héroïne qui pourrait bien être surprenante, si Princess Jellyfish est parfaitement mignon et drôle, si La Fleur Millénaire enchante par son intrigue et son héroïne forte, Coffee & Vanilla se contente d'un schéma usé jusqu'à la corde, avec une héroïne cruche jusqu'à l'os (à ce niveau, c'est même criminel à mon sens) et un chevalier blanc qui a tout du grand méchant loup tombeur de pucelles.

Je ne m'attarde pas sur l'intrigue et les « retournements de situations » dignes d'un soap du jeudi après-midi, pour finalement vous livrer ce que je ressens à la lecture de ce genre d'ouvrage. L'héroïne est forcement ravissante, parce qu'une moche on s'en tape (à moins qu'il ne soit justement si facile de se l'enfiler qu'il n'y a pas d'histoire) mais n'a aucune expérience avec les garçons, donc elle flippe et se retrouve dans les draps, pardon dans les bras du premier keum un peu entreprenant envers qui elle se sent redevable de l'avoir sauvée d'un autre grossier boulet. Le mec en question a bien une dizaine d'années de plus qu'elle, bon, ça honnêtement je m'en fou un peu, c'est bien leur droit, il est beau et pété de tunes, plus cliché tu meurs (enfin ça pourrait aussi être un vampire). Il la couvre de cadeaux (l'achète quoi), la couve (je dirais même, l’étouffe) tout en conservant son côté mystérieux…

J'y vois clairement un titre paternaliste. L'héroïne n'a pas de réel choix, si ce n'est d'écarter les cuisses ou pas devant le machistador. Elle passe son temps à essayer de plaire à son homme sans se préoccuper d'elle même, et n'attend que le second chapitre pour passer à la casserole, pour une fille timide … Lui, il prend tout en main et s'amuse clairement avec les sentiments de la jeune fille. Ce titre, tout comme ses semblables, place la femme, celle à qui la jeune lectrice va s'identifier, dans une position d'infériorité attentiste et dépendante de l'homme. C'est ce genre d'ouvrage qui permet de propager le sexisme ordinaire et de conditionner les jeunes lectrices dans un rôle qui n'est pas celui d'une jeune femme libérée du XXIe siècle. J'ose espérer qu'un jour très prochain, les auteurs et éditeurs de mangas proposeront d'autres modèles aux lectrices et lecteurs (car il y a aussi des garçons qui lisent des shojo). Du coup, pour moi, il n'y a que de l'amertume à lire ce genre de choses… Désolée Soleil, mais vous avez tellement mieux en catalogue !!!

PS : les dessins, c'est un shojo quoi ! Une nana super gaulée avec des grands yeux qui passe son temps à rougir et mouiller et un beau mec tout en costard et mains baladeuses.

Coffee & Vanilla 01

Date de parution : 16/08/2017 / ISBN : 978-2-302-06412-6

 

Retour à l'accueil