Cette semaine, j’ai eu la chance de découvrir le Muséoparc d’Alésia en Côte d’or, un ensemble composé d’un centre d’interprétation, d’un site archéologique et d’une sculpture monumentale bien connue, la Statue de Vercingétorix par Aimé Millet datant de 1865.

Le centre d’interprétation en lui-même est un bâtiment en béton recouvert d’une palissade de bois. D’un diamètre de 52 m (hein hein comme c’est étrange !), il est l’œuvre de l’architecte Bernard Tschumi. Inauguré en 2012, il propose une exposition permanente et une exposition temporaire annuelle. Personnellement, j’aime beaucoup l’architecture de ce bâtiment à la fois clair, pratique et dynamique (oui une architecture peut-être dynamique).

Je vais commencer par l’exposition permanente, puis je présenterai également le site archéologique et la statue charismatique du leader gaulois.

Ce que j’appelle l’exposition permanente est un ensemble de vitrines, cartes, chronologies, maquettes et autres éléments variés permettant de retracer l’histoire de la conquête des Gaules par les légions romaines du proconsul Jules César, d’expliquer la bataille d’Alésia d’après les écrits antiques et l’archéologie, et de démonter les idées reçues sur les Gaulois. Vaste programme s’il en est n’est-ce pas ?

Vers 58 av. J.-C. le sénat romain ordonne au proconsul Jules César de « Pacifier les Gaules » afin d’étendre la zone d’influence romaine et de faciliter le commerce avec ces peuples dont l’artisanat est très recherché, en particulier les textiles et les objets artisanaux en métal. Pendant plusieurs années « Jules » (oui je parle comme Cléopâtre dans Astérix) ; Jules je disais donc, multiplie les campagnes militaires pendant la belle saison, comme il est d’usage à l’époque. Cette invasion n’est pas vue d’un bon œil par tous les gaulois (je me demande pourquoi ? C’est pourtant sympa l’ingérence étrangère non ?!) qui finissent par mettre un temps de côté leurs rivalités claniques pour s’unir sous la bannière de Vercingétorix « râliez-vous à mon panache blanc ! » qu’il disait alors. Ah non, en fait ce n’est pas lui désolée (NB : c’est Henri IV pour ceux qui ont un doute). Vercingétorix est un prince gaulois romanisé, c’est-à-dire qu’il connait les pratiques romaines et espère bien retourner ce savoir contre eux. Après plusieurs années de batailles et d’escarmouches, Vercingétorix sort victorieux de l’affrontement à Gergovie. Tout gaillard de cette victoire, il poursuit les « romaines légions » (NB : oui j'aime bien Astérix et alors) jusqu’à Alésia, mais là Jules retrouve une partie de son armée et pour les gaulois ça commence à tourner au boudin de sanglier (non je rigole :p).

En attendant l’armée de secours, les troupes gauloises, composées de 80 000 hommes tout de même (là on peut se demander si Jules n’exagère pas un peu, façon Hérodote) parce que avec une armée de secours de 240 000 hommes contre près de 70 000 romains ça fait quand même beaucoup !!! Même Agecanonix devait être de la partie à ce compte-là ! Je ne vais pas vous raconter la bataille, mais malgré l’arrivée de l’armée de secours, les nombreux guerriers gaulois et plusieurs tentatives de percer les lignes romaines confortablement installées entre deux lignes de défense pour mieux tenir le siège, les fiers gaulois ont perdu. Vercingétorix s’est rendu, dans un geste théâtral, idéal pour les peintres romantiques, en jetant ses armes aux pieds (et non pas sur les pieds) de Jules César. Là, il est capturé, emmené à Rome pour le triomphe de César, puis vraisemblablement exécuté (étranglé dans sa cellule selon les sources antiques). Ses compagnons sont, en grande partie, réduits en esclavage, chaque légionnaire recevant un esclave. J’arrête là mon cours d’histoire la page Wikipédia est très bien pour ça.

Si les gaulois ont longtemps été représentés comme arriérés, vivant dans des huttes en mode chasseur cueilleurs (on verra plus tard que c’est archi-faux) même par les écrivains antiques pour qui ils n’étaient que des barbares, les gaulois étaient au contraire des agriculteurs et d’excellents artisans comme en témoignent les objets en terre cuite et surtout en métal retrouvés lors des fouilles. Leur équipement militaire était relativement similaire à celui des romains, à quelques variations prés (ils ne se battaient pas torse nu par exemple, à ne pas confondre avec les Pictes en Britania qui eux combattaient, selon les sources, presque nus et peints en bleu si si !).

Mais revenons au Muséoparc d’Alésia où tout ça vous est expliqué avec moult détails et dispositifs muséographiques. Les différentes salles présentent donc les armées gauloise et romaine en vis-à-vis suivant un code couleur (en scénographie c’est très important le code couleur) le rouge pour les romains et le bleu pour les gaulois.

Petite curiosité scénographique, une figure de Napoléon III (plus grand que nature) entouré de deux vitrines d’époques (très jolies d’ailleurs) le tout sous une moustiquaire… pour mentionner les fouilles du XIXe siècle. Je le signale plus parce que c’est drôle que pour l’intérêt intrinsèque du « geste scénographique » pour paraphraser le directeur (qui ne semble pas beaucoup apprécier le dispositif un poil kitschoune, comme je le comprends) même si les fouilles du XIXe siècle sont fondamentales, tout le matériel archéologique découvert à cette époque a été transféré au Musée national d’Archéologie de Saint-Germain-en-Laye. Cette partie de la zone d’exposition se termine par un petit film retraçant la bataille (plutôt sympa).

Par beau temps, des mini démonstrations de l’équipement et des tactiques militaires gauloises et romaines ont lieu près des fossés reconstitués.

Maintenant, on prend la voiture ou le car pour les trois kilomètres en pente raide qui séparent le Muséoparc des vestiges Gallo-romains. Pour le trajet à pied, mieux vaut être sportif et avoir un peu de temps.

Ce complexe archéologique découvert au XIXe siècle lors des fouilles entreprises par Napoléon III à Alise-Sainte-Reine comprend un vaste théâtre de 4000 à 5000 places, un temple, des rues, des échoppes etc. le site relativement vaste est particulièrement lisible depuis le ciel car, après son abandon au VIIe siècle, les pierres ont été réemployées dans la construction des villages avoisinants. Fait remarquable, ce site est visitable depuis plus de 100 ans !! Non loin se trouve la grandiose statue de Vercingétorix, d’un romantisme frappant, qui est devenue l’emblème du lieu et la représentation la plus courante du chef arverne (arverne et contre tous :p bon ok je sors).

Pour info, un projet de construction d’un musée situé non loin des vestiges archéologique est a l’étude. Les fouilles préventives sont déjà en cours mais les financements incertains. Espérons que ce musée sorte de terre un jour pour former un complexe culturel et touristique complet sur ce site exceptionnel par son histoire et sa portée symbolique.

Bref moi j'ai adoré et vous avez-vous déjà eu l'occasion de vous y rendre ? 

Photographies : (C) SB

À partir du 4 février 2017, le Centre d'interprétation et les vestiges de la ville gallo-romaine sont ouverts 7 jours sur 7 y compris les dimanches et jours fériés.
 
Durée de visite moyenne du Centre d'interprétation : environ 3 h
Durée de visite des vestiges de la ville gallo-romaine : environ 45 min

La billetterie ferme 45 minutes avant la fermeture du site. 


Février-Mars : de 10 h à 17 h

Avril-Mai-Juin : de 10 h à 18 h

Juillet-Août : de 10 h à 19 h

Septembre-Octobre : de 10 h à 18 h

Novembre : de 10 h à 17 h


Le Centre d'interprétation et les vestiges de la ville gallo-romaine ferment leurs portes le 30 novembre 2017. 
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