[expo] Jade, des empereurs à l’art déco au musée Guimet jusqu'au 16 janvier 2017

Une jolie affiche attire mon attention, il s'agit de la nouvelle exposition du musée Guimet (musée cher à mon cœur et qui fait décidément de bien jolies affiches cf L'Envol du Dragon) intitulée Jade, des empereurs à l’art déco.   

Après une exposition peu commune sur Araki, qui bousculait l'image du musée Guimet, la fine fleur des beautés japonaises est remplacée par le noble Jade dans la salle d'exposition temporaire. 

Le Jade est pierre révérée entre toutes en Asie, et tout particulièrement en Chine où elle était l'apanage des hauts dignitaires et des Dieux. Matériau particulièrement dur, mais au toucher étonnant (il est possible de toucher un bloc de jade au début de l'exposition) les œuvres en jade étaient particulièrement difficiles à réaliser et constituaient des présents prestigieux et des insignes de pouvoirs ostensibles. 

L'exposition propose ainsi de revenir sur 8000 ans de travail du Jade au travers de plus de 300 œuvres impressionnantes de maîtrise où les particularités de la pierre sont mises en valeur : veines, transparence, couleur allant du laiteux au vert profond. Pas moins de seize thèmes sont développés autour du matériaux mythique allant du néolithique à l'art déco européen dans une scénographie feutrée où les pièces sont mises en valeur par la lumière. 

Les avancées techniques des artisans en matière de taille et de gravure de la pierre offrent des pièces toujours plus raffinées qui ont séduit les européens dès leur arrivée dans l'Empire du milieu. Après la mode des "chinoiseries" les créateurs s'inspirent non seulement des formes artistiques chinoises, mais également des matériaux dont le jade emblématique. Certaines pièces sont d'ailleurs exceptionnellement sorties des collections du musée de Taipei pour l'occasion. 

J'ai pour ma part, particulièrement apprécié les petits pendentifs en forme de dragon de la période des royaumes combattants, les panneaux presque translucides du type écran de table rectangulaire, décor des sept sages de la forêt et ses suiveurs, l'incroyable Cabinet de curiosités miniatures et, pour la vitrine Art Déco, la pendule mystérieuse Cartier dont le mécanisme est toujours aussi impressionnant. 

Bref, l'exposition est classique mais efficace, et le mieux, c'est encore d'aller voir sur place avant le 16 janvier parce que c'est joli, rare et que l'on voyage autant dans le temps que dans l'espace. 

Les photos sont de moi